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Les carnets de Volovent

La mère du 1084 - Mahasweta Devi

26 Mars 2007 , Rédigé par vy Publié dans #lectures

Quatrième de couverture : Après la mort de son fils, tué lors d’une répression policière sans merci au début des années soixante-dix, une femme de la bourgeoisie bengalie ouvre les yeux et essaie de comprendre les raisons qui ont poussé son fils à se détacher d’elle et de sa famille pour aller en trouver une nouvelle au-delà des barrières sociales. Prenant conscience douloureusement, de l’hypocrisie de ses proches et de la société qui est la sienne, elle s’invente enfin une voix qui lui est propre...
Toute une génération, qui a grandi avec la répression et l’avènement d’un gouvernement communiste au Bengale, a trouvé dans La mère du 1084 un écho à sa révolte et, dans le personnage de Brati - le numéro 1084 - l’exemplaire incarnation de ceux qui ont sacrifié leur vie pour des rêves aujourd’hui défunts.
En s’attachant à mettre en valeur ces voix solitaires ignorées par les livres d’histoire et les médias, Mahasweta Devi, femme de conviction et de terrain, propose ici une autre vision de l’Inde.
 
Une écriture dynamique qui ne faiblit jamais pour ce petit roman de cinq parties qui nous mène du matin au soir d'une journée entrecoupée de retours sur le passé, cinq parties pour qu'une femme, une mère  - "Qui est Sujata ? Une mère, c'est tout." "Une mère, rien d'autre". - s'éveille au sentiment de ce qu'a été sa vie, au sens de l'engagement de son fils, à la conscience de la vie de ces autres qu'elle va approcher dans sa quête solitaire. J'ai pensé à Antigone en lisant le parcours de Sujata... Un livre qu'on ne quitte pas avant de l'avoir terminé.

L'extrait : "La longue lamentation de Sujata, douloureuse et déchirante, explosa dans une déflagration qui, comme une supplique, s'étendit à chaque demeure de Calcutta, s'enfonça sous la ville, s'éleva dans les cieux. Les vents la dispersèrent d'un coin à l'autre de l'Etat, du nord au sud et d'est en ouest, jusqu'aux stèles et aux piliers, témoignages de l'Histoire, et, transcendant l'Histoire, jusqu'aux sources de la foi qui traverse les textes sacrés. Ce cri ébranla à la fois l'oubli et la mémoire, le passé, le présent et le futur. Du bonheur de chaque vie heureuse, il ne laissa que des lambeaux.
Ce cri avait le goût du sang, de la révolte, du chagrin." (La mère du 1084 - Mahasweta Devi (Actes Sud)

 
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