Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les carnets de Volovent

Dancing - Alain Veinstein

5 Mars 2007 , Rédigé par vy Publié dans #lectures

Le narrateur fuit dans la nuit sur sa moto, il fuit sa solitude à travers le chaos des banlieues en ébullition, à la recherche d'un dancing aperçu une nuit précédente. Le trajet en moto est long, très long. Pourtant la moto roule vite, mais le chemin qui mène vers le lieu idyllique porteur des espoirs de l'homme, ce chemin s'est perdu dans la nuit consumée par la folie des villes. L'homme roule en écoutant Luis Mariano, en écoutant ses souvenirs, en évitant les pièges des décombres calcinés. Il sort finalement des enchevêtrements d'un itinéraire plus qu'incertain et atteint enfin un dancing. Peut-être pas le dancing recherché, mais il décide de passer la porte de l'Eldorado. Chaque salle est surpeuplée de monde et de bruit, notre narrateur voudrait bien entrer dans la ronde des fêtards mais il semble condamné à rester "Un solitaire voué au silence sur fond de grand fracas". Pourtant, il découvrira la serveuse Lucia, qui ne lui portera jamais à boire, mais le gratifiera d'un sourire dont il tombera amoureux. Il entendra Luca, déjà entrevu sur le chemin dans un bar, Luca au piano jouant deux sonates de Beethoven. La nuit est longue, colorée, violente, bruyante, mystérieuse, étrange, parfois sordide, à l'Eldorado. Mais c'est aussi la révélation de l'amour pour le narrateur. Il aime Luca, il aime Lucia. Luca et Lucia qui vont s'aimer. Et tous trois vont faire une sarabande d'amour dans ce lieu qui ressemble de plus en plus à un petit enfer.
 
Dancing, un roman d'Alain Veinstein - dont j'écoute parfois les émissions sur France Culture, en particulier Du jour au lendemain (chaque nuit du lundi au vendredi, il s'entretient avec un écrivain) - qui a écrit une quinzaine de livres. Aimant bien le ton intime et calme qu'il donne a ses émissions nocturnes, j'ai eu envie de connaître son écriture. Si je n'ai pas été très convaincue par le récit sur les cent premières pages, le temps du trajet en moto, ce livre dont l'ampleur va crescendo m'a finalement bien plu, et j'en retiens ces deux jolies citations :

"Mieux vaut fermer les yeux, je pense, dans ce genre d'endroit, se munir comme Luca Arcangelo, de lunettes noires qui ne vous quittent pas et n'écouter que la musique, toutes les musiques, à commencer par celle des êtres qui sont là."
 
"J'ai aimé cette nuit la naissance d'un amour. J'étais l'ombre ; Luca et Lucia, la flamme. Un tel amour est une petite fortune pour qui est capable de l'accueillir tel qu'il se donne." Dancing, d' Alain Veinstein (Seuil)
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article