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Les carnets de Volovent

Lignes de faille - Nancy Huston

9 Novembre 2006 , Rédigé par vy Publié dans #lectures

L'histoire : Entre un jeune Californien du XXIe siècle et une fillette allemande des années 1940, rien de commun si ce n’est le sang. Pourtant, de l’arrière-grand-mère au petit garçon, chaque génération subit les séismes politiques ou intimes déclenchés par la génération précédente.
Porté par la parole d’enfants victimes d’événements qui les dépassent et de choix qui leur échappent – qui les marqueront pourtant toute leur vie –, ce roman se construit à rebours, de fils en père et de fille en mère, comme on suit en remontant le fil de sa mémoire. Quel que soit le dieu vers lequel on se tourne, quelle que soit l’époque où l’on vit, l’homme a toujours le dernier mot, et avec lui la barbarie.

Ces quatre enfants, intelligents et ouverts au monde qui les entoure,  semblent atteints d'une même fatalité, celle qui les prive de l'insouciance de l'enfance. Et c'est même Sol, par qui on entre dans le livre qui paraît le moins bien loti, comme si de parents à enfants le poids du passé pesait toujours davantage.
Finalement, la seule joie de vivre on la trouve au début du chapitre concernant la petite Kristina en 1944, en Allemagne. Elle aime se blottir contre sa mère, écouter son grand-père raconter des histoires, oui, mais voilà...
Les autres enfants me font l'effet de petits adultes, ils analysent les choses gravement, avec un sens plus développé que celui de leurs parents.
C'est un livre dénué d'espoir. Les parents absents à eux-mêmes autant qu'à leurs enfants, agissent en toute inconséquence pour leur progéniture. On voudrait dire Stop ! au lieu de regarder derrière, regardez donc devant vous, mais cela leur est impossible. Ainsi le début du livre nous montre un enfant très inquiétant, dont les pensées échappent totalement à ses parents et se repait d'images de corps déchirés cherchées sur le net, il se prépare à être le futur sauveur de l'humanité comme Terminator, Bush et Jésus. "En ce moment précis, il ne doit pas être facile de voir que je suis le sauveur de l'humanité."
Mon personnage préféré est sans hésitation l'arrière grand-mère, la petite fille du dernier bout du livre.
Les quatre histoires, quatre chapitres, sont construits à l'identique, le rapport du parent à l'enfant, le monde que se construit l'enfant, et un crescendo dans le ton au cours du chapitre.

Je trouve que c'est une fois le livre terminé qu'il délivre tout son intérêt.

Je dois dire que je n'ai pas trouvé la fougue qui m'avait rendue enthousiaste aux deux précédents romans que j'avais lus de Nancy Huston, La virevolte, et surtout L'empreinte de l'ange. Si j'avais commencé par Lignes de faille, ce n'est pas dit que j'aurais eu envie de lire d'autres livres de l'auteur.
 
Lignes de faille **(*) - Nancy Huston (Actes Sud) - Prix Fémina 2006
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Commenter cet article
S
moi j'ai été emportée par cette lecture. C'est un de mes meilleurs moments de lectures ces derniers temps... La construction m'a impressionnée, le style très maitrisé m'a emportée...
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F
Je n'ai encore rien lu de cet auteur et Lignes de Faille me tente bien surtout après avoir vu l'émission les livre de la 8 où elle le présentait. J'espère que je ne saurais pas trop déçue...
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V
Et les critiques pour ce livre sont très bonnes. Mon avis ne vaut que pour moi - et je n'ai pas trouvé le livre mauvais, hein, c'est juste que l'écriture n'a pas réussi à me toucher réellement,  et ça, ça me gêne, il me manque ce côté intime qui fait du livre un ami.
N
j'avais hâte de lire ta critique de ce livre ! alors plutôt déçue... ? bon. comme je vais être moins impatiente d'attendre sa sortie en poche. Et les bienveillants , tu l'as fini ? je crois que je vais bientôt craquer sur celui ci..
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V
Pour Lignes de faille, c'est vrai que je m'attendais à mieux, au niveau de l'écriture.Quant aux Bienveillantes, comme je le dis dans mes petites notes du jour, j'avance doucement, 542 pages lues. Je devrais le terminer d'ici un mois :-) (son poids est son gros défaut)