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Les carnets de Volovent

Tournage dans un jardin anglais * - Tristram Shandy

9 Juillet 2006 , Rédigé par vy Publié dans #cinéma

De digressions en digressions, vous savez, Tristram Shandy, le personnage principal de l'excellent et subversif roman du XVIIIème siècle, Vie et opinions de Tristram Shandy, de Laurence Sterne (au passage, je vous conseille, l'encore plus excellent essai de Cecile Guibert, L'écrivain le plus libre, dans lequel intervient directement feu l'auteur Sterne avec une energie et un humour débridés. Héhé, pourquoi rater une occasion de conseiller un bon livre ?) Question : le film existe-t-il ? Les scènes coupées, certes, certes. Tout a donc commencé par cette scène où on voit Tristram Shandy raconter son histoire, d'abord quand il est petit garçon, puis ensuite la scène de sa naissance. Moment infiniment long et toujours recommencé. Coupé. La conception de Tristram, les pendules que son père remonte. Sa difficulté à naître. On la refait. Epuisant, n'est-ce pas ? Et puis la scène de l'utérus a-t-elle finalement été tournée ? A quoi ressemble le film ? c'est la question que je me pose, nulle preuve au final de son existence, sinon ce calme après la tempête, ce repos du guerrier qu'est le spectateur de cet enchevêtrement de scènes de film, de tournage, de films. Non non, vous n'y êtes pas, tout est parfaitement construit. Vous me suivez ? Tristram Shandy, son père, sa merveilleuse mère, son oncle Toby, Mulder, Scully, Al Pacino... enfin bref, il s'agit de faire un film d'un livre réputé impossible à mettre en scène - il y en a comme ça, souvenez-vous de Lost in la Mancha, film sur le film avorté de Terry Gilliam, L'homme qui tua Don Quichotte. Je m'égare, revenons à nos moutons anglais, le temps est compté et il faut tourner un film, et le métier d'acteur-père-amants est loin d'être de tout repos. C'est un sacré boulot. Mais commençons par le commencement. Deux acteurs au maquillage dans leur loge. Et à la fin ? Tu ne vas pas dire la fin, tout de même... En tout cas, un joli morceau cette fin, si délassante, décrispante, après tout ce bruit, cette tension, on se laisse aller, on rit, ah oui, des rires, tout au long du film on rit, si si, l'humour anglais. Parfois limite. Un film limite, voilà, qui ne passe ni trépasse hors des limites. Bien que parfois...  Et n'est-elle pas joli la scène du bébé qui s'endort sous le chant de son père ?  Le père de Tristram ? Non, Tristram, lui-même... enfin non... non non. Je vais vous dire, c'est l'histoire d'un film qui veut raconter une 'histoire sans queue ni tête'. Voilà, c'est exactement ce qui est. C'est plein de monde comme sur un champ de bataille, c'est plein de mots comme dans le livre, et comme on n'a pas pu tout mettre du livre, on ajoute des mots, des mots, encore des mots. C'est épuisant, je vous le dis, mais on vous paie un pot à la fin. Ah bon ? Enfin, la fin je l'ai trouvée rafraichissante, apaisante, je sais, je vous l'ai déjà dit. Mais après tout ce que nous venions de vivre... Voilà, c'est tout simple.
Mais pour moi, il lui manque un petit quelque chose à ce film... Allez * je lui mets.
 
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