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Les carnets de Volovent

Fouilles

11 Janvier 2006 , Rédigé par vy Publié dans #labyrinthes de Jodhra

Quatre coins, pattes et points cardinaux sans dessus dessous. Fouillure, mot labourant dans les terres de Jodhra. Sphères éclatées. Ses mots à lui : "Je me confie à toi, Sophia." ou encore : "J'essaie de t'échapper." "Je cherche le moyen de t'approcher. Pour ne plus être enchaîné par cette supposition idiote qui se dressa à l'origine, et voulu faire de moi ton pantin aliéné." Les fils, parfois tant visibles que les bras tombent. "Me dresserais-je homme, ou libre ?" Des piles de gravats, des ruines syllabées, langue éteinte, des décombres, un chantier abandonné, vaste inaccompli, un bocal empli de vase, quelques remous comme une traine d'espoir. Des liasses de papier déchiré, humide, agglutiné. "J'imagine ton reflet. Je t'entends, je m'imprègne de l'air dont ton souffle est. Mais. Je me demande encore. Existes-tu ? Crois-tu que je ne suis qu'une empreinte d'encre sous ta plume ? Je m'imagine être une empreinte d'encre sous ta plume, alors que tu n'es qu'une pensée qui fait pulser le sang dans mes veines, qui dessine la route que j'emprunte, une illusion. Nos illusions se croisent, s'entrecroisent, s'échangent, se perturbent, se divisent. Elles sont énergie. Elles deviendront matière. Nous créerons le geste qui narrera nos existences. Je marche, je chemine, j'erre, emportant le monde dans mon baluchon, te laissant les ouïes des poissons, leurs paroles muettes. Muette comme tu l'es, dormant dans un bois impénétrable, impénétré, oublié. Oubliée, crois-tu que je puisse oublier ? Tu glisses sur l'onde blanche de ma mémoire. Loin les rives où s'entassent les débris. C'est Ophélia qu'on aurait dû t'appeler." Tandis que ses mots à elle font des pelotes indémêlables.

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P
et on me dit hermetique ! bravo pour la petite phrase de Levinas !
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M
C'est un plaisir que de te lire,une conteuse tu es.Je reviendrais.
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