La forêt de Mogari - Naomi Kawase
Je n'ai pas hésité lorsque j'ai vu que la réalisation était signée Naomi Kawase, dont j'avais déjà vu et apprécié Shara, son précédent film. Autant Shara se passait dans une grande ville très touffue d'habitations, autant dans La forêt de Mogari, le vent circule, la végétation est reine. On est donc dans un environnement rural, c'est là, dans une maison de retraite que des personnes agées mènent une vie tranquille, souriante, heureuse, aux bons soins d'un personnel attentif. Une sorte de paradis, avec au loin la forêt, immense. Se détachent de ce petit monde hors le monde, un vieil homme entêté et alerte qui vit avec le souvenir de sa femme morte trente-trois ans plus tôt, et une jeune femme triste et discrète, Machiko, qui ne parle pas beaucoup mais fait de son mieux pour apporter son l'aide. Après quelques échanges parfois violents et une course folle où résonnent leurs rires aux sonorités enfantines, la jeune femme va se rapprocher du vieil homme. Des circonstances vont les mener seuls dans la forêt. Là, il marche, elle le suit, il cherche, elle le protège jusqu'au moment où elle laisse son chagrin la submerger, ruisseler comme un torrent en furie. Désormais, entre l'homme et la femme, l'échange est vital, chaleureux, l'un l'autre veillant tour à tour l'un sur l'autre. Les films de Naomi Kawase vont simplement, ils nous envoûtent. On retrouve ici l'importance de la pluie battante comme dans Shara. C'est un film de matière, terre, eau, homme, végétal. Un beau regard sur la vieillesse aussi. Un film de joie et d'émotions d'où émergent quelques très belles scènes.
La forêt de Mogari *** - (grand prix du 60ème festival de Cannes) - film japonais de Naomi Kawase, avec Shigeki Uda, Machiko Ono, Machiko Watanabe
Teaser et autres infos, ici
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