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Les carnets de Volovent

Quand irons-nous ?

18 Novembre 2005 , Rédigé par vy Publié dans #labyrinthes de Jodhra

Quatre heures du matin, l'oeil émerge, l'horizon vacille, les rêves à peine sortis de leur cocon se recroquevillent. Les étagères vides en face du lit émettent quelques reproches.Toujours les mêmes. Les deux pieds tatonnant donnent le la quotidien. Ils iront nus, il ira mieux. Château de cartes, tout atout, les heures vont s'entasser les unes après les autres, nul ne sait quel air penché elles auront fin de soirée, quand le jour s'écroulera, le corps balancé sur le lit défoncé, sommier couinant, grinçant, suppliant, menaçant, impuissant à ne rien changer. Un jour, ce soir peut-être, il traversera les couches de sédiments, une vie sienne, ogritude ponctuée d'aberrations. On ne retrouvera que sa peau. Il y pense. Il tire un peu sur les coutures invisibles, s'étonne toujours de n'en point trouver, se pince plus fort. Du balai, les pensées. Quatre heures trente, il sort. La rue va, il la suit. La première flaque sera la bonne, les pieds joints il éclabousse la nuit trop lente à s'effacer. Son reflet dans la vitrine vient le rejoindre, à deux, sautant à contre-temps, ils multiplient les flaques d'eau, elles se rejoignent entre elles, forment mares, mer, océan, s'amusent des mascarets, débordent comme un rire communicatif, on ne tarde pas à entendre les voix langoureuses des sirènes attirées par la marée montante, le bercement des brumes côtières, les voilà qui déploient leur longues queues serpentines. Il saute, il saute, se tenant par la main, attrapant au passage d'autres reflets sauteurs. Il tombe. Des voix autour de lui, la rue le cerne, s'enroule, l'étouffe de ses lianes. Il se relève, se fraie un passage entre les voix. Là-bas, la rive...


 
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P
J'ai beaucoup aimé ce petit coin de l'Univers de Jodhra ... Merci ... <br /> Encore !
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B
Les lumières des réverbères engendrent et multiplient les ombres de l'errance. Les flaques capturent en points minuscules leurs oranges amères. Je devine, ou j'imagine, un phare, plus loin, sur la presqu'île, vers lequel se dirigent les pas mécaniques de l'homme. Quel genre de phare ? Quel but ? <br /> Texte évocateur... plein de sensibilités qui s'entrecroisent<br />
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